Dans le secteur de la Tarentaise, la valeur de la pierre dépasse timidement 2 000 € le m² à Moûtiers, tandis qu’elle s’envole dans les villages de charme des 3 Vallées, situés pourtant à une poignée de dénivelés.
En Savoie, le marché immobilier possède parfois des curiosités. C’est le cas de Moûtiers. Cette commune située à 480 mètres d’altitude a beau être un point de passage obligé pour rejoindre en moins de 30 minutes les plus belles stations des 3 Vallées, comme Courchevel, Méribel ou encore Val Thorens, la valeur de son immobilier n’a jamais décollé. Le constat est saisissant : le prix du m2 va en effet rarement au-delà de 2 000 € à Moûtiers, quand il dépasse les 10 000 € dans ces stations les plus courtisées du monde.
Moûtiers, un village sur lequel miser
Les ventes à Moûtiers portent avant tout sur des résidences principales. Jusqu’à présent, la commune ne suscitait que très peu de convoitises, notamment parce qu’elle est enclavée au fond de la vallée de l’Isère et entourée de montagnes, ce qui réduit son niveau d’ensoleillement. Le prix de l’immobilier est d’ailleurs le plus faible de la Tarentaise.
« Pourtant, ce village d’à peine 3 500 habitants possède tous les services d’une ville, des établissements scolaires, de l’école maternelle au lycée… Il y a même une gare TGV », remarque Olivier Gonin, négociateur immobilier Foncia à Moûtiers. Ce dernier voit pourtant un changement s’opérer depuis environ deux ans. « Moûtiers attire de plus en plus d’investisseurs. Les prix d’achat sont faibles et les niveaux de loyers suffisamment élevés pour dégager des rentabilités brutes intéressantes, autour de 8 %, affirme-t-il. La demande locative est forte : de nombreux locataires qui travaillent en station se logent à Moûtiers. »
Les acquéreurs trouveront donc ici surtout des appartements anciens construits avant les années 1950 à des prix oscillant entre 1 500 € et 2 500 € le m², en fonction de leur état. « Car peu importe leur emplacement, les prix sont assez homogènes sur l’ensemble de la commune, ajoute Olivier Gonin. Les acquéreurs en quête d’une maison devront en revanche sortir de la ville et porter leurs recherches plutôt du côté d’Aigueblanche et de Salins-Fontaine. »
Les 3 Vallées, un marché d’exception
Dans Les 3 Vallées, les stations possèdent un marché immobilier à part, où la demande ne cesse d’augmenter et l’offre de faiblir. « Leur parc de logements se compose aussi bien de chalets d’exception que de studios à rafraîchir, ainsi que de nombreux appartements anciens à rénover ou situés dans des programmes neufs », expose Laetitia Borrel, négociatrice en immobilier chez Foncia sur la commune des Belleville. Même si l’offre est faible, les prix varient de 3 000 € à plus de 30 000 € le m2 ! Un écart important qui s’explique par la proximité des pistes et par les prestations proposées par les biens.
Chaque village possède ses propres caractéristiques. La clientèle diffère en fonction de l’authenticité de la station, de son accès aux domaines skiables et de la typologie de biens. Mais tous ont pour point commun d’être quasi exclusivement un marché de résidences secondaires, où les acquéreurs concrétisent un achat plaisir en s’offrant un pied-à-terre dans une belle station, au pied du domaine skiable le plus fréquenté du monde.
Ce rêve a un prix que seuls certains profils d’acquéreurs peuvent se permettre. « Si certaines stations attirent une clientèle tournée vers l’international comme Courchevel, d’autres sont plus familiales et séduisent plus de Français comme les Ménuires », ajoute Laetitia Borel. « Dans tous les cas, il s’agit d’acquéreurs disposant de beaux budgets, indique Floriane Chedal-Anglay, consultante en immobilier chez Foncia Transaction Méribel. En général, ils n’ont pas ou peu recours à l’emprunt immobilier. »
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